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La période 1920-1940

Dès 1873, deux théories s'opposaient dans le débat sur l'euthanasie. Celles-ci faisaient suite aux théories eugéniques de Darwin.
La première estimait que seule l'euthanasie volontaire était justifiée, la seconde estimait, à l'inverse, que les personnes qui avaient le plus besoin de l'euthanasie étaient celles qui étaient incapables de donner leur consentement. Ce débat était le prémices des controverses qui allait secouer les pays occidentaux des années 1920, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et qui réapparaissent aujourd'hui.

En Allemagne, dès 1920, un climat favorable à l'euthanasie se manifestait et fut matérialisé par le livre de Binding et Hoche « Le droit de détruire les vies qui ne valent pas la peine d'être vécus ». Dans ce livre, les auteurs expliquent quelles sont les personnes qui rentrent dans la catégorie « des vies qui ne valent pas la peine d'être vécus ». Les patients incurables rentraient dans cette catégorie mais aussi les malades mentaux, les faibles d 'esprit et les enfants retardés ou atteints d'une difformité physique. Ces idées ont fortement influencées la pensée germanique et c'est dans ce climat que va être élu Hitler, en 1933, à la tête de l'Allemagne (chancelier puis Führer).

Nazis Au terme de l'année 1941, des centaines de milliers de patients, présentant les caractéristiques développées par Binding et Hoche, avaient été euthanasiés dans 6 grands centres allemands. Nous ne savons pas si le terme d'euthanasie est valable ici tant le diagnostic, le pronostic et le consentement étaient absents de ces centres. Les protestations du public forcèrent Hitler à tempérer le programme d'euthanasie sur les adultes mais l'euthanasie des enfants se poursuivit jusqu'à la chute du IIIème Reich.
Au total, 6 millions de personnes sont mortes en Allemagne de cette façon.

Nous pouvons voir ici, l'euthanasie dans sa forme la plus radicale, car on peut qualifier ces actes de meurtres plus que d'euthanasie. Ici, l'euthanasie servit de banc d'essai à l'épuration ethnique des camps de concentration. La propagande étaient aussi très présente, des films en faveur de l'euthanasie étaient présenté à la population. D'ailleurs les théories nazies étaient basées sur une interprétation de l'eugénisme.

En Angleterre et au États-Unis, les années 1930 ont été marquées par de vigoureux débats sur l'euthanasie. En 1931, un projet de loi sur l'euthanasie volontaire fut présenté à la Chambre des Lords mais fut rejeté.

L'euthanasie après la Seconde Guerre Mondiale



Immédiatement après la Seconde Guerre Mondiale, l'atrocité des crimes contre l'humanité perpétrés par les nazies, avant et pendant la guerre, suscita une vive répulsion de l'euthanasie sous toutes ses formes, même volontaire, dans le but de soulager les malades.

En 1950, l'Association Médicale Mondiale condamnait la pratique de l'euthanasie. Pourtant dès 1952, en Angleterre, la Chambre des Lords reprenait un débat sur l'euthanasie et en 1969, un nouveau projet de loi y fut examiné. A la même époque, aux États-Unis, des projets de loi sur l'euthanasie volontaire ont été soumis à plusieurs assemblées législatives : l'Ohio en 1969, le Montana et l'Oregon en 1974. Aucun de ces projets n'a été adopté.

Par contre en 1991, une loi fédérale a imposé aux entrants dans les établissement hospitaliers, l'obligation de remplir un formulaire précisant s'il le désire, dans le cas où il serait atteints de lésions irréversibles, que des moyens ordinaires ou extraordinaires de survie lui soit appliqués. Cet acte ne peut pas être considéré comme de l'euthanasie car les lésions du malade sont trop importantes, les moyens mis en œuvre pour que le malade survive ne permettant de lui redonner une santé complète et durable.

En 1997, l'Oregon autorisa le suicide assisté d'un patient atteint d'une maladie en phase terminale, c'est-à-dire dont l'espérance de vie ne dépassait pas 6 mois. Cette autorisation a été très contestée par l'administration Bush.

En 1999, était publiée une déclaration de désobéissance civique par 132 intellectuels français estimant que « ... la liberté de choisir l'heure de sa mort est un droit imprescriptible de la personne inhérent à la Déclaration des Droits de l'Homme... ».